ateliers

des ateliers réalisés depuis 2008


le désir de la page vierge

Ecrits variés, lecture à voix haute, recueil

Animation tourné vers l'acte d'écrire plus que la réalisation d'un objet défini à l'avance

 

Animateurs : Arnaud Gosselin, Arnaud Jacquart, Valérie Devulder

En juillet 2012, Brigitte Mounier, directrice du festival Le Manifeste, a confié à Rouletaplume l'animation de l'atelier d'écriture du Manifeste : le Désir de la Page Vierge. Les participants ont donc consécutivement éprouvé 4 jours d'écriture intenses, 2 jours de mise en espace, 1 recueil réimprimé et 4 séances de lecture publiques. 

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citronnier jamais ne mourra

Création d'une histoire commune 

Edition d'un livre illustré

Séances publiques de lecture à voix haute 

 

Animateur : Arnaud Gosselin

Coodinateur : Arnaud Jacquart 

Quand, au pied des immeubles du Faubourg de Béthune à Lille, l'association Perspectives propose à un groupe de femmes peu familier avec l'écrit de participer à un atelier d'écriture en langue française animé par un homme, Arnaud Gosselin, le résultat forme mieux qu'un recueil de récits : une histoire, un livre, des voix. 

La confiance installée, le groupe s'est senti en mesure de lire publiquement les textes. Le reportage ci-dessous témoigne et donne la parole aux participantes

 

 



les Oliveaux

Journal de quartier par des habitants des Oliveaux - Loos-Lez-Lille

 

 

Animateurs : Arnaud Gosselin, Arnaud Jacquart

Loos se situe à proximité de Lille et est peuplé de trois grands ensembles : Eurasanté, l'antique prison, et le quartier des Oliveaux. 

A l'ombre de la Tour Kennedy, la plus haute tour au Nord de Paris, le quartier des Oliveaux à Loos-Lez-Lille est décidément un endroit bien tranquille. Que se passe-t-il dans la tête des habitants et des agents de voierie qui sillonnent le quartier tous les jours ? Un premier numéro de journal des habitants a été réalisé dans cet atelier. 



la Rès'

Journal de quartier par des habitants de Saint-Pol - Arras

 

 

Animateur : Arnaud Jacquart

Invité par l'association Culture et Liberté 62, Rouletaplume a animé un atelier d'écriture avec les habitants de Saint Pol pour réaliser un numéro du journal "La Rès'". Comprenez : La Résidence. C'est dans un quartier ZUP en rénovation urbaine que les habitants ont pu s'exprimer, fouiller l'histoire du quartier et des monuments, raconter la biodiversité urbaine, décortiquer la presse locale, découvrir les étapes et les épreuves d'une réhabilitation qui n'est pas un long fleuve tranquille. 



la presse en a parlé

 

« Je suis française, et j'aime cette langue »

C'est le titre d'un article paru dans Nord-Eclair signé Laurie Moniez. A Lille, l'association Perspectives a confié à Rouletaplume l'animation d'un atelier d'écriture. Et nous y avons invité les journalistes. Une journaliste raconte la séance de restitution, interroge les participantes et l'animateur : Arnaud Gosselin.

 

C'est un peu la plume de la liberté. Des habitantes du Faubourg de Béthune ont participé à des ateliers d'écriture (Le Faubourg des écrivains) et en sont ressorties métamorphosées. Récit d'une belle histoire.

Elle a mis sa robe à fleurs et son voile légèrement pailleté. Une légère touche de maquillage sur les lèvres, elle se concentre avant « le grand oral ». Ramah est fière. Ramah est prête à lire ce qu'elle et les autres participantes des ateliers d'écriture mis en place par l'association Perspectives ont écrit. Debout dans cette salle de la médiathèque du Faubourg, les yeux rivés sur sa prose, Ramah lit tout haut, face aux amis, aux familles, aux voisins, ces morceaux de vie retranscrits dans un recueil intitulé Citronnier jamais ne mourra. Que de chemin parcouru... « Je suis en France depuis 2000, nous confie Ramah. Je ne connaissais pas la langue française. Depuis 2007 avec Fatiha (la directrice de Perspectives, ndlr), j'avance très bien ! Et grâce à l'atelier, j'ai avancé très, très bien ! » L'atelier, c'est celui qu'a animé Arnaud Gosselin, écrivain et membre de l'association Rouletaplume. « On a lancé trois ateliers autour de la pratique langagière intitulés Le Faubourg des écrivains, raconte Fatiha Mifak, la directrice de Perspectives. Un pour les jeunes avec le collectif On a slamé sur la lune, un pour les aînés avec la rédaction de récits sur leurs souvenirs, et un pour les femmes avec Arnaud. Au début, elles nous ont dit qu'elles ne savaient pas écrire, que ce n'était pas leur langue, et puis... » Et puis la magie a opéré.


À partir de souvenirs et d'images de l'enfance, Ramah, Odette, Farida, Hayat, Meriem, Najat, Fathia, Fatima, Rachida, Habiba, Fabienne et Hanane ont couché sur le papier leurs émotions. « Il était beaucoup question de déplacement, de déportation, et de l'importance de garder la trace de ce que l'on est » précise Arnaud. Pour toutes ces femmes, en majorité issues de l'immigration, l'écriture s'est transformée en acte citoyen et politique. « Avant j'étais en dépression, confie Ramah, qui se sentait isolée, faute de pouvoir s'exprimer en français. Et maintenant, j'ose répondre au téléphone, faire des démarches. On monte en grade ! » Dans le quartier, l'épicier, le voisin, « tout le monde » est au courant que Ramah et d'autres femmes ont rédigé un petit livre. « Ça prouve que l'écriture, ce n'est pas réservé aux intellectuels, estime pour sa part Farida qui est à l'origine du titre du recueil, Citronnier jamais ne mourra. Le citronnier, c'est un souvenir de mon passé. Cet atelier d'écriture m'a permis de sortir de ma solitude. Ça m'a permis d'avoir de l'élan. Ça m'a donné confiance en moi ». Émue aux larmes, Farida ajoute : « je suis issue de l'immigration et, écrire, ça m'a permis d'avoir une place dans la société. On est capable de faire plein de choses ». Et notamment d'être de vrais auteurs. Poètes aussi. « Partir. S'évader. Embrasser les étoiles... écrivent-elles. Les deux yeux rêvent à une langue secrète qui n'a pas besoin de mots. L'oreille rêve d'entendre son nom dans l'imagination de l'autre. Quand tout est sec, les rivières rêvent d'exubérance ».

L'Algérie. La famille. Ici et là-bas. La chaleur des corps. Les thèmes abordés son nombreux mais Arnaud Gosselin retient surtout que « cet atelier n'était pas une thérapie mais une réparation ». Il ajoute : « cette langue française vous donne votre place si vous faites confiance ». Farida sourit, et glisse, sûre d'elle : « On a une place dans la société. Je suis française et j'aime cette langue ».

LAURIE MONIEZ >  laurie.moniez@nordeclair.fr